La lutte

Le Laboratoire d’analyse médicale Atalante Pathologie a le quasi-monopole de l’analyse des frottis cervico-utérins en Ille-et-Vilaine. Depuis le 1er février 2017, il a décidé d’une majoration de près de 50% de la tarification de cet acte, non-remboursé par la Sécurité Sociale.

Le frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus est recommandé pour toutes les femmes entre 25 et 65 ans, et ce tous les 3 ans. Selon l’Institut National du Cancer, 40% des femmes ciblées par le dépistage ne réalisent pas de frottis, ou pas régulièrement, notamment pour des raisons socio-économiques.

Le tarif conventionné, remboursé par la Sécurité Sociale, est actuellement de 15,40€. Atalante Pathologie facture désormais 23€. Si certaines mutuelles couvrent ce dépassement, d’autres ne le font pas. De plus, toutes les femmes ne bénéficient pas de complémentaire santé. Le reste à charge, pour toutes, augmente donc.

Grâce à une convention signée avec la Sécurité Sociale, le laboratoire peut légalement réaliser ce dépassement d’honoraires (secteur 2), qu’il justifie par des investissements technologiques d’une part, mais aussi par l’absence sur ces 40 dernières années de revalorisation de l’acte par l’Assurance Maladie.

Mais est-ce aux femmes, aux patientes de payer ? Est-ce à elles de faire les frais d’un différend opposant les médecins et leur payeur qu’est la Sécurité Sociale ?

Ce surcoût va créer un nouveau frein à la réalisation de ce dépistage, alors que de nombreux·ses professionnel·le·s de santé se mobilisent pour en faciliter l’accès  conformément aux objectifs du plan cancer 2014-2019. Nous avons rencontré les professionnel·le·s dirigeant le laboratoire qui, à l’issue de l’échange, n’ont pas fait part d’une intention de revenir sur leur décision.